Cerveau: glucose et lipides essentiels à son bon fonctionnement!

21.12.2015

« Le cerveau ne se contente pas de carburer au glucose. Il a aussi besoin de lipides et, particulièrement, des fameux acides gras polyinsaturés.

Le cerveau est l’organe le plus gourmand en énergie: alors qu’il ne représente que 2% environ du poids total (pour une personne de 60 kg), son métabolisme de base consomme environ 20% des calories que nous ingérons. Il s’agit essentiellement de glucose, mais de nombreux autres éléments nutritionnels lui sont indispensables, et particulièrement les lipides.

Ces derniers servent de substrat énergétique lorsque les réserves de glucides sont épuisées, «les acides gras sont alors transformés en composés utilisables par les cellules nerveuses comme source d’énergie», explique Sophie Layé, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et directrice du laboratoire NutriNeuro, à Bordeaux. Mais leur utilité première dans le cerveau, c’est d’abord de servir de constituants aux cellules qui forment la masse cérébrale: 60% de sa matière sèche est constituée de gras. «Les membranes des neurones et des cellules gliales, qui ont un rôle de soutien et de protection du tissu nerveux, sont faites de lipides. Tout comme la myéline, cette gaine qui isole les fibres nerveuses, et permet de communiquer le message nerveux», ajoute la spécialiste.

Un équilibre d’omégas

Certains lipides sont plus importants que d’autres pour l’activité cérébrale. C’est le cas des oméga-3 et des oméga-6. Ces acides gras polyinsaturés représentent environ 30% des lipides du cerveau et sont concentrés dans les terminaisons nerveuses. L’organisme ne pouvant les fabriquer lui-même, le cerveau se fournit exclusivement dans l’alimentation: huile de colza, de noix ou poisson gras pour les oméga-3 et huile de tournesol, de maïs et produits animaux pour les oméga-6. «Ces acides gras et leurs dérivés sont impliqués dans un certain nombre de processus comme la neurotransmission, la survie des cellules, la neuro-inflammation et, par conséquent, agissent sur l’humeur et la cognition», détaille Sophie Layé. Ils confèrent de la souplesse aux membranes des neurones, ce qui se traduit par une meilleure transmission de l’influx nerveux. Les oméga-6, qui interviennent particulièrement dans la constitution de la membrane cellulaire, ont pour leur part des propriétés anti-inflammatoires.

Mais il ne faut pas négliger non plus le rapport oméga-3/oméga-6, qui doit respecter un équilibre de un pour quatre. Sinon, l’excès d’oméga-6 se traduit par un déficit d’oméga-3. Le cas de figure est assez fréquent d’ailleurs: «En France, le rapport est plutôt de un pour vingt», regrette la spécialiste.

Huile d’olive et avocats

Une carence ou un déséquilibre en un acide gras peuvent-ils affecter le fonctionnement du cerveau? C’est l’hypothèse de certains chercheurs. «Selon de nombreuses études, il existe un lien très net chez l’homme entre un taux d’oméga-3 insuffisant et l’incidence de maladies neurologiques avec une composante inflammatoire, comme la maladie d’Alzheimer, de Parkinson ou encore certains types de dépression. Les animaux carencés en oméga-3 développent d’ailleurs des comportements anxieux, dépressifs, des troubles de la mémoire, etc.», ajoute Sophie Layé.

Ces observations laissent donc envisager que le déséquilibre d’apports en oméga-3 et oméga-6 pourrait favoriser l’essor de ces différents troubles cognitifs. Certaines recommandations nutritionnelles insistent donc sur un apport renforcé en oméga-3 lors du développement intra-utérin puis de l’enfance, lors des périodes d’élaboration du tissu nerveux.

» Que manger pour bien nourrir son cerveau?

À côté de ces acides gras essentiels, le cerveau a également besoin d’oméga-9, plus connus sous le nom d’acide oléique. On les trouve notamment dans l’huile d’olive ou les avocats. Leurs effets directs sur les neurones ne sont pas aussi connus, mais commencent à être mis en évidence, notamment pour ce qui est du rôle protecteur de l’huile d’olive contre le déclin cognitif. Et enfin, le cerveau a besoin de cholestérol, ce composant majeur des membranes cellulaires.

En définitive, les lipides jouent un rôle de messager entre les cellules cérébrales et sont utilesàl’absorption de certaines vitamines. Mal aimés à cause de leur rôle néfaste dans le développement des maladies cardiovasculaires, ils ne doivent surtout pas être rejetés en bloc: pour couvrir ses besoins, un homme adulte doit ingérer tous les jours 2,7g d’oméga-3, et 9 g d’oméga-6. Une consommation adéquate est indispensable pour le fonctionnement optimal du cerveau et le maintien de ses fonctions avec l’âge. À l’inverse, les déficits en acide gras polyinsaturés fragilisent les processus neurobiologiques impliqués dans la mémoire et l’humeur. »

Si vous souffrez de dépression ou de maladies neurologiques, n’hésitez pas à appelez votre homéopathe francaise au 089 780 716 42!

Source: Article tiré du Figaro Santé, 18.12.15